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MÉMOIRES SECRETS

Je saÀ l’amant qui leur plaît, ces belles,
Pour n’en point violer, ne font pas de sermens.
Que de femmes, hélas ! devraient faire comme elles
Je saPour ne point tromper leurs amans.
Voilà les vingt beautés que j’ai si bien trahies
Je saEt qui me l’ont si bien rendu ;
Je saVoilà les Iris, les Sylvies,
Au nom de qui, Choiseul, vous m’avez répondu.
Soyez leur chevalier ; elles doivent vous rendre
Je saBien des faveurs pour ce bienfait ;
Mais elles trouveront que vous auriez mieux fait
De les bien attaquer que de mal les défendre.

2. — Sur la destruction des Jésuites en France, par un auteur désintéressé[1]. Tel est le titre d’une brochure in-12 de deux cent trente-cinq pages, qui annonce de la part de son auteur une impartialité qu’il justifie dans le corps de son ouvrage. Il rend un compte succinct de tout ce qui s’est passé au sujet de cette fameuse révolution ; il indique les principaux faits, les raisons politiques et morales qui ont préparé cet événement. Le précis dans lequel il entre à cet égard est bien fait, et présente le tableau fidèle de la société ; on y trouve des anecdotes hardies, mais adroitement déguisées, qui rendent ce livre rare et précieux. On l’attribue à quelques gens de lettres, entre autres à M. d’Alembert, qui s’en défend fortement. Des critiques, cependant, trouvent ce livre croqué ; ils sont fâchés que l’auteur y ait indistinctement ramassé les

  1. Cet écrit de d’Alembert a été plusieurs fois réimprimé. L’édition publiée, en 1821, chez Baudouin frères, est précédée d’un Précis historique par M. Cauchois-Lemaire. Dans le Journal de la librairie de 1826, M. Beuchot a dévoilé la charlatanerie d’un éditeur qui reproduisant l’ouvrage de d’Alembert, l’attribue à un ancien magistrat. — R.