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MÉMOIRES SECRETS

Avertissement de l’auteur, où il s’exprime catégoriquement sur les reproches d’ingratitude envers ses maîtres. Il paraît braver la calomnie, et cite pour sa défense le témoignage même de ceux auxquels on l’accuse d’avoir manqué de reconnaissance. Cet Avertissement, qu’il appelle nécessaire, est suivi de Réflexions, qu’il nomme utiles. Tous les lecteurs ne seront pas du même avis.

Cette pièce, qui, à deux reprises, n’a eu que trois représentations ou quatre, est absolument inférieure au Comte de Warwick.

21. — Les Italiens ont donné aujourd’hui la première représentation du Serrurier, comédie en un acte mêlée d’ariettes. Les paroles sont de M. Quétant, et la musique de M. Kohaut, Allemand, qui s’exerce pour la première fois dans ce genre-là. Il paraît qu’on est assez d’accord sur la méchanceté de ce drame. Quant à la musique, les sentimens sont partagés ; on convient pourtant, en général, qu’après le Maréchal il était difficile de travailler en pareil genre, sans rentrer dans la musique imitative de cette pièce. Le temps nous apprendra dans quel rang il faut fixer la production allemande.

Lettre à M. de ***, docteur en Sorbonne, sur la pièce qui a remporté le prix à l’Académie Française[1]. Brochure nouvelle, où l’auteur prétend démontrer qu’on trouve dans la pièce de M. Chamfort les principes de Rousseau, de M. de Montesquieu, de M. Helvétius, etc., enfin de tous les philosophes modernes, qui s’efforcent depuis long-temps d’étendre leur complot secret contre la religion. Il s’étonne que l’Académie, en couronnant cet ouvrage, paraisse en adopter tacitement la morale scandaleuse. Ce censeur, homme d’esprit, colore très-bien

  1. Par l’abbé Guidi. 1765, in-12. — R.