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DÉCEMRE 1764

Qu’on donne pour un si grand Grec,
Et tout l’ordre de la noblesse,
Pensent-ils nous faire la loi,
Et que tous les sujets du roi
Paieront pour les tirer de presse ?

Je vous dirai, premièrement,
Que les Bretons, certainement,
Doivent être contribuables ;
Et tous ceux qui refuseront,
Aux yeux du Conseil paraîtront
Révoltés et déraisonnables.

Je vous dirai, secondement,
Qu’ils forcent le gouvernement
À prendre un ton des plus sévères,
À se monter à la rigueur,
Et quitter le ton de douceur
Qu’on avait pris dans leurs affaires.

On voit souvent, sans nul danger,
Le maître à ses sujets céder,
Surtout dans le temps où nous sommes,
Quand la raison, l’honnêteté
Vis-à-vis de l’autorité
Conduisent les esprits des hommes.

Mais aussi lorsque le démon
De révolte et de déraison
S’emparera de la noblesse,
Pense-t-on que Sa Majesté
Laisse avilir l’autorité
En reculant avec faiblesse ?

Je vous dirai, troisièmement,
Que les mandés du parlement[1]

  1. MM. de La Chalotais, Charette de La Gascherie, de Kersalaun, et de Montreuil, mandés à la suite de la cour. (Note du traducteur.)