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MÉMOIRES SECRETS

il est fort aisé de tourner la religion en ridicule, mais il faut beaucoup plus d’esprit pour la défendre. »

Il était fort ardent pour la justice. Le seigneur de la paroisse ayant un jour maltraité des paysans, il refusa de prier Dieu pour lui, suivant l’usage. Ce seigneur en ayant porté ses plaintes à M. de Mailly, archevêque de Reims, celui-ci le réprimanda et l’obligea de le faire. Il le fit, en déclarant à ses paroissiens par quel ordre, et en priant le Seigneur de convertir ces riches au cœur dur, désignant son archevêque et son seigneur, et de leur donner l’humanité dont ils avaient besoin.

Ier Octobre. — On croyait l’affaire de l’inoculation terminée ; mais l’assemblée, s’étant réunie le 11 septembre, a déclaré qu’elle n’était point assez instruite pour rendre un décret sur cette matière. En conséquence, elle a annulé celui du 5, et il fut arrêté qu’on ne délibérerait sur cette affaire qu’après la lecture des notes sur les deux Mémoires dont on a parlé.

2. — M. Poinsinet, auteur de la comédie du Cercle, l’ayant fait imprimer avec une Épître dédicatoire à M. de La Ferté, intendant des Menus-Plaisirs, pleine d’une basse et sordide adulation, on a fait l’épigramme suivante :


On s’étonne et même on s’irrite
De voir encenser un butor ;
N’a-t-on pas vu l’Israélite
Jadis adorer le veau d’or ?
Un auteur peut sans être cruche
Enmécener un La Ferté ;
C’est un sculpteur qui d’une bûche
Sait faire une divinité.

3. — Dans la Gazette littéraire d’aujourd’hui on voit,