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MÉMOIRES SECRETS

naire philosophique portatif. C’est un volume in-8o de plus de trois cents pages. La liberté qui règne dans cet écrit et le nom imposant de son auteur, le font rechercher avec autant de soin qu’on en prendra sûrement pour en empêcher la distribution.

15. — M. de Voltaire, dont la plume rapide ne peut s’arrêter, vient de donner une suite de son Discours aux Welches[1]. Quoique le premier ne soit pas trop bon, celui-ci est encore inférieur.

Nous savons de bonne part que M. de La Dixmerie, auteur des contes du Mercure, se proposait de réfuter cette impertinente satire contre la nation.

16. — On prétend que les Recherches sur l’histoire de la Médecine, attribuées à M. Bordeu, ne sont autre chose que les Anecdotes sur la Médecine, dont nous avons déjà parlé[2]. Pour lui donner un air de nouveauté, on y a substitué une nouvelle feuille avec ce frontispice nouveau : Recherches sur quelques points de l’histoire de la Médecine et sur la tolérance de l’inoculation. L’auteur a lardé ce livre de plusieurs anecdotes scandaleuses contre son ennemi juré, M. Bouvart. Le livre est dénoncé à la Faculté de Médecine.

17. — On écrit de Londres, du 13 de ce mois, que l’affaire de M. d’Éon a été jugée au Banc du roi le 9 ; que les jurés ont unanimement déclaré M. d’Éon coupable et son ouvrage libelle ; mais que, suivant les formes de ce pays-là, la sentence et la peine ne seront prononcées contre lui qu’au terme prochain, c’est-à-dire dans

  1. Supplément du Discours aux Welches, avec une lettre du libraire de l’Année littéraire à M. V. et la réponse de M. V. à cette lettre, 1764, in-8o de 21 pages. — R.
  2. V. 25 mai 1762. — R.