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MÉMOIRES SECRETS

fend l’inoculation, qu’il soumet à ses calcul. Il ne s’est pas borné à cette lecture ; il a envoyé ce Mémoire à M. de Saint-Florentin, avec une lettre[1] pour l’engager à le mettre sous les yeux du roi. Tout cela n’eût été rien s’il n’eût affecté de répandre cet ouvrage avec deux lettres différentes, à M. le comte de Bissy[2] et à M. le le comte de Nouilles[3]. Cet éclat scandaleux a obligé le roi de punir M. le comte de Lauraguais de la licence avec laquelle il a parlé dans ses lettres particulières de la Faculté de théologie, du parlement, et de quelques personnes de la cour.

17. — On vante beaucoup une Lettre pastorale de M. l’archevêque de Lyon : elle est adressée au clergé seculier et régulier, et à tous les fidèles de son diocèse. Elle est datée de Paris le 30 juin dernier. Elle roule sur les discussions survenues entre les différens corps de la ville relativement aux Pères de l’Oratoire. Ces messieurs ont remplacé les Jésuites dans les fonctions de l’éducation publique.

Cette lettre, écrite avec noblesse et onction, est d’un style vraiment pastora], digne, en un mot, des premiers siècles de l’Église. M. l’archevêque y rend un compte modeste de sa conduite dans toute cette affaire ; il y témoigne combien il est pénétré de n’avoir pas eu le suffrage de ses ouailles, dont il désire l’estime, la confiance et l’amitié. Ce phénomène épiscopal contraste merveilleusement avec la morgue et le despotisme qui régnent dans la plupart des ouvrages de nosseigneurs du clergé moderne.

18. — Les lettres de M. de Lauraguais servent à l’instruction de son procès littéraire. On les rapportera à

  1. V. 18 juillet 1763.
  2. V. 20 juillet.
  3. V. 21 juillet — R.