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LES DEUX PAPINEAU

de ce pouvoir, de se rallier autour de leurs chefs distingués.

De 1792 à 1804, M. Papineau combattit vaillamment, toujours au premier rang ; ses discours électrisaient la chambre d’assemblée et allaient, répétés de bouche en bouche, porter le courage et le patriotisme dans le cœur de la population. C’était le premier orateur des deux chambres, l’homme le plus populaire de son temps, estimé de ceux même qu’il combattait.

Ayant acquis, en 1804, du séminaire de Québec, la seigneurie de la Petite-Nation, il quitta la chambre pour se livrer à l’exploitation de cette propriété.

Mais, en 1809, le parti libéral le força à sortir de sa retraite pour aller porter aux membres de la chambre le secours de son éloquence et de son patriotisme.

La situation était critique.

Des élections générales venaient d’avoir lieu, et cependant, le gouverneur Craig, de sinistre mémoire, l’avait dissoute, en l’insultant, après trente-six jours de session, parce