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Trois quarts d’heure plus tard, Olivier Précourt entrait dans la large pièce, qui servait de bureau au Dr Duvert, à Saint-Charles. Plusieurs personnes s’y trouvaient réunies. Autour de la grande table, à droite, avaient pris place, outre le maître de la maison, le Dr Nelson, de Saint-Denis, Siméon Marchessault, de Saint-Charles, le capitaine Bonin, de Saint-Ours et deux autres personnes : Fleury d’Eschambault et le notaire Mignault, de Saint-Denis.

Le jeune homme fut accueilli avec plaisir.

On le mit au courant des questions que l’on discutait : l’organisation et le succès de l’assemblée de dimanche.

— Nous aurons une foule de gens de tous les villages environnants, prononça de sa voix ferme et chaude, le Dr Wolfred Nelson.

— Il n’en faudra pas plus pour vous faire devenir un foudre d’éloquence, Docteur, dit Olivier en riant.

— Et si l’on ne se rend à vos arguments, nous verrons bientôt en vous un foudre de guerre, renchérit le capitaine Bonin.

— Dieu veuille que non ! Capitaine, ne nous hâtons pas d’entrer sur ce domaine, reprit le Dr Duvert, que les esprits belliqueux effrayaient bien un peu. Il était patriote, mais la lutte armée ne lui plaisait pas beaucoup.