L’époux de sa jeunesse heureuse, son fils Pierre l’amiral, « son grand » comme elle l’appelait toujours, qui était mort en mer, il y avait déjà huit longues années.
On frappa à la porte. La figure affable de sa belle-fille, Marie Favery, veuve de ce Pierre Le Gardeur de Repentigny, amiral de la Nouvelle-France, se pencha dans l’embrasure.
« Vous ne désirez rien, chère mère ? J’arrive à l’instant de ma course.
— Entrez, entrez, Marie. Venez me rassurer. Avez-vous croisé Perrine sur la route ?
— Non. Elle n’est pas rentrée ?
— Je m’en tourmente. Il y a trois bonnes heures qu’elle m’a quittée.
— Pourquoi craindre ? C’est une tête froide et sage que celle de notre petite amie.
— Qui le sait mieux que moi ! Cependant…
— Allons, ne nous troublons pas encore. Vous vous sentiez mieux, ma mère, à midi, moins fébrile.
— Je ne souffre pas, certes. Dieu est bon.