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des Français. Et le triomphe serait bien pour eux.

Le lendemain matin, le Père Raguenau dit sa messe de très bonne heure. Puis le capitaine Dupuis pria les Jésuites, Charlot et Radisson de venir prendre le petit déjeuner dans son logement au fort. Tout en mangeant de fort bon appétit, on devisa du fameux plan du lieutenant Le Jeal. Pierre Radisson y avait apporté du sien, beaucoup du sien en certaines phrases, et le capitaine Dupuis, aussi brave que ses compagnons, mais plus circonspect, le corrigea en partie. Son audace les mettrait tous en péril bien inutilement. Le Père Raguenau plaisanta Radisson sur sa mine déconfite. Le capitaine Dupuis dut gronder cet indiscipliné qui mettait en tout trop de fantaisie, de la fanfaronnade. Charlot, en riant, se mit à défendre le jeune coureur de bois, mais dut s’interrompre. Un soldat entrait, saluait, puis apprit au capitaine que les chefs iroquois demandaient la faveur d’un entretien avec le grand sagamo de France.

— Vous venez, révérends Pères, vous aussi Le Jeal ? Quant à Radisson…

— Oui, oui, fit celui-ci, je suis prêt à jouer le rôle convenu. Le Jeal, ne quittez pas de l’œil mon père adoptif agnier. Allez au-devant de tous ses désirs. Vous verrez alors ce qui