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d’été l’avait tenu en échec, mais cette imprudente aventure de chasse allait compromettre une guérison bien mal affermie encore. « Oh ! se reprochait-elle tout bas, je n’aurais pas dû le laisser ainsi s’éloigner. »

Vers neuf heures, Perrine, qui venait de mettre au lit Pierrot et la petite Perrine, entendit soudain un bruit de voix, près de la maison. Elle descendit aussitôt, avertissant au passage Mme de Repentigny de l’arrivée des chasseurs.

Elle les trouva dans le vestibule, occupés à se débarrasser de leurs manteaux imbibés d’eau. Elle salua rapidement le capitaine de Senancourt, puis courut vers son frère. Dieu ! qu’il était pâle, et presque grelottant.

— Oh ! Charlot, en quel état tu me reviens, dit-elle en le forçant à la regarder et en plaçant ses deux mains sur ses épaules… Viens, suis-moi là-haut. Tu vas te mettre au lit et un cordial…

— Bah ! ma sœur, répondit Charlot en souriant, ne me traite pas ainsi en convalescent. La pluie m’a un peu abîmé, c’est vrai, mais, demain, il n’y paraîtra plus. André, qu’est-ce qui te prend ? Tu riais de mes malaises tout à l’heure. Te voilà tout soucieux.

— Maintenant que nous sommes à destination, mon ami, tu penses bien que je reprends mon humeur casanière… si ça me plaît ! Ta