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III. — UN PROJET


Charlot semblait renaître depuis le retour de son beau-frère. On le voyait causer avec animation, et même, le soir, au repas de famille, rire avec tous des sorties ironiques et spirituelles du méconnaissable André de Senancourt. Sa santé s’en ressentait. Sa pâleur diminuait et son attitude d’affaissement disparaissait un peu chaque jour. De longues promenades dans la forêt le mettaient en appétit et lui procuraient le soir un sommeil réparateur. C’était presque à ne pas y croire. Perrine se réjouissait de cet état de choses inespéré et, pour mieux le faire durer, la jeune fille s’effaçait de plus en plus. D’ailleurs, les soins affectueux dont elle entourait Pierre et Perrine, les petits tant aimés de Lise, ne lui laissaient que peu de liberté. Madame de Repentigny et sa fille, Madame Robineau, lui faisaient des reproches fréquemment ; l’une, avec son tact nuancé ; l’autre, avec sa pétulance amusante et sans merci.

— Mais enfin, Perrine, observait par un bel après-midi Madeleine Robineau, tu n’as pas été créée aussi charmante à regarder et agréable