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REMORQUEURS




Ces longs trains de bateaux qui passent sur la Seine,
Dans les mugissements hâtifs de la sirène,
Je les connais depuis longtemps ; je sais qu’ils vont
De Rouen à Corbeil, et d’aval en amont ;
J’ai vu souvent, derrière un rideau de verdure,
Leur longue file et le reflet de leur peinture ;
Et j’ai pu regarder, sur leurs ponts ambulants,
Les femmes qui cousaient, ou les jeux des enfants,
Ou la ligne qui pend en un fil blanc et mince,
Tout auprès de leur nom pris à quelque province.