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sieurs parties de l’Angleterre étaient d’anciens rivages de la mer ; mais aujourd’hui nous savons que si elles se dressent au-dessus de la surface générale, c’est simplement parce qu’elles résistent mieux que les formations adjacentes à l’air, à la pluie et à la gelée. Il est rare qu’un géologue ait eu la bonne fortune de convaincre ses collègues sur un point en discussion par un seul mémoire ; mais M. Whitaker du « Geological Survey of England » a eu ce bonheur, quand, en 1867, il publia son travail sur la dénudation sous-aérienne et les falaises et les escarpements de la craie[1] » Avant l’apparition de ce travail, M. A. Tylor avait fourni des preuves manifestes de ces dénudations sous-aériennes, en montrant que le montant de matières entraînées dans les vallées par les rivières devait infailliblement abaisser de beaucoup de pieds le niveau de leur bassin de drainage dans un laps de temps relativement pas trop long. Cet ordre d’arguments a été depuis poursuivi d’une façon fort intéressante par Archibald Geikie, Croll et autres, dans une série de mémoires de grande valeur[2]. Pour ceux qui ne se sont jamais occupés de la question, on peut donner ici un exemple. Je prendrai celui du Mississipi et je le choisis parce que le montant des sédiments charriés par ce grand

  1. « Geological Magazine », octobre et novembre 1867, vol. IV, pp. 447 et 483. On trouve dans ce mémoire remarquable un grand nombre de données sur la matière en question.
  2. A. Tylor. « Des changements du niveau de la mer, etc. » Philos. Magazine (4e série), vol. V, 1853, p. 258. Archibald Geikie, Transactions Geolog. Soc. of Glasgow, vol. III, p. 153 (communiqué en mars 1868). Groll « De la notion du temps en géologie. » Philo-