Page:Darwin - Les mouvements et les habitudes des plantes grimpantes, 1877.djvu/130

Cette page a été validée par deux contributeurs.
123
BIGNONIACEÆ.

distinctement crochues. Une vrille se courbe du côté qui est légèrement frotté et se redresse ensuite ; mais une petite anse de fil pesant 16 milligr. ne produisit aucun effet. Deux fois les branches terminales se courbèrent légèrement en 10 minutes, après avoir touché un bâton, et au bout de 30 minutes les extrémités s’enroulèrent complétement autour de lui. La portion basilaire est moins sensible. Les vrilles s’enroulaient d’une manière capricieuse, parfois très-légèrement ou bien pas du tout ; d’autres fois elles décrivaient de grandes ellipses régulières. Je ne pus découvrir aucun mouvement spontané dans les pétioles des feuilles.

Pendant que les vrilles s’enroulent plus ou moins régulièrement, un autre mouvement remarquable a lieu, savoir, une légère inclinaison dirigée de la lumière vers le côté le plus obscur de la chambre. Je changeai fréquemment la position de mes plantes, et peu de temps après que le mouvement révolutif avait cessé, les vrilles successivement formées finissaient toujours par se tourner du côté le plus obscur. Quand je plaçais un tuteur épais près d’une vrille, entre elle et la lumière, la vrille suivait cette direction. Dans deux cas, une paire de feuilles était placée de telle manière qu’une des deux vrilles se dirigeait vers la lumière, et l’autre vers le côté le plus sombre de la chambre, cette dernière resta immobile ; mais la vrille opposée se courba