ficence du Florisuga mellivora, ajoute : « J’ai vu la femelle posée sur une branche pendant que deux mâles étalaient leurs charmes devant elle. L’un s’élançait en l’air comme une fusée, puis épandait soudain sa queue blanche comme la neige, descendait lentement devant elle, en ayant soin de se tourner graduellement pour qu’elle pût admirer la partie antérieure et la partie postérieure de son corps… sa queue blanche éployée couvrait plus d’espace que tout le corps de l’oiseau, et constituait évidemment pour lui le grand attrait du spectacle. Tandis que l’un descendait, l’autre s’élançait dans l’air et redescendait lentement à son tour. Le spectacle se termine ordinairement par un combat entre les deux mâles, mais je ne saurais dire si la femelle choisit le plus beau ou le plus fort. » Après avoir décrit le plumage particulier de l’Urosticte, M. Gould ajoute : « Je crois fermement que l’ornement et la variété sont le seul but de cette particularité[1]… » Ceci admis, nous pouvons comprendre que les mâles, parés de la manière la plus élégante et la plus nouvelle, l’ont emporté, non dans la lutte ordinaire pour l’existence, mais dans leur rivalité avec les autres mâles, et ont dû, par conséquent, laisser une descendance plus nombreuse pour hériter de leur beauté nouvellement acquise.
CHAPITRE XV
Nous avons à examiner, dans ce chapitre, pourquoi, chez beaucoup d’espèces d’oiseaux, la femelle n’a pas acquis les mêmes ornements que le mâle ; et pourquoi, chez beaucoup d’autres, les deux sexes sont également ou presque également ornés ? Dans le chapitre suivant nous étudierons les quelques cas où la femelle est plus brillamment colorée que le mâle.
Je me suis borné à indiquer, dans l’Origine des espèces[2], que la longue queue du paon et que la couleur noire si apparente du grand tétras mâle, seraient l’une incommode, l’autre dangereuse pour les