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sa décision jusqu’à guérison complète de la maladie aiguë ; or, les symptômes de celle-ci ne disparaissent qu’après une longue durée, un mois, par exemple, et à cette époque on constate que des portions de poumon ont cessé définitivement de respirer. — Faut-il se prononcer pour la rédhibition ? Dans ce cas tout particulier, l’expert ne saurait qu’être fort embarrassé pour poser ses conclusions ; car il ne lui est pas possible de savoir si les lésions chroniques étaient antérieures à la vente, ou si elles sont une conséquence de la maladie aigué. Tout ce qu’il peut faire, en cette circonstance, c’est de rapporter dans son procès-verbal l’incertitude dans laquelle il se trouve ; le tribunal pourra ensuite prononcer un jugement conciliatoire entre les parties.

4e En passant en revue les lésions morbides de la phthisie, nous avons fait remarquer que, chez la plupart des bêtes bovines, il existe presque toujours quelques tubercules dans le parenchyme pulmonaire, sans que cela paraisse apporter la moindre atteinte à leur service, ni n’en affaiblisse par conséquent la valeur. — Pour nous, la seule constatation de ces lésions légères, à l’autopsie d’un animal abattu, ne doit pas suffire pour amener la résiliation du marché. Il est impossible de donner ici une mesure mathématique de l’étendue que devront avoir les altérations pour réunir la qualité rédhibitoire. C’est à l’expert à apprécier cela d’après ses connaissances sur le rapport existant, entre une lésion donnée et