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transformations que les granulations tuberculeuses isolées.

Quelquefois le tubercule acquiert un degré de dureté très-prononcé ; il donne au toucher la sensation d’une petite pierre arrondie, logée dans le tissu. Il s’écrase avec une extrême difficulté, donnant un résidu d’apparence crayeuse. Il résiste beaucoup à l’action de l’instrument tranchant sous lequel il fait entendre un bruit particulier semblable à celui d’un moellon que l’on entame : il a subite phénomène de la pétrification ou calcification. Sur une coupe d’un de ces tubercules, on distingue une partie centrale tout à fait pierreuse et une zone périphérique de nature fibreuse. L’aspect différent de ces deux parties a longtemps fait dire que le tubercule était enkysté ; aujourd’hui on est revenu de cette erreur : il est en effet facile de se rendre compte, en disséquant attentivement, qu’il y a continuité parfaite entre les deux parties et le tissu circonvoisin. L’énucléation que l’on croit obtenir ici par la pression n’est que le résultat d’une déchirure du tissu pathologique sur la limite de la portion infiltrée. Quoi qu’il en soit, les tubercules qui ont subi la calcification ressemblent à ces corps étrangers enkystés qui peuvent rester indéfiniment dans l’économie sans déterminer aucun trouble ; on les a appelés, à juste titre, les granulations de guérison.

À cette époque, les tubercules ne sont jamais isolés, puisque la lésion est déjà ancienne. Ils sont presque partout réunis en masses de grosseur va-