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Delafond et Lassaigne, ce liquide est plus aqueux, prend une teinte légèrement bleuâtre, surtout à l’époque du vert, présente dans sa composition une quantité plus considérable de sels alcalins que dans l’état normal ; mais il est, en revanche, moins riche en matières azotées, grasses et sucrées.

On a été jusqu’à affirmer que la plupart des animaux affectés de la phthisie à la première période ont une aptitude plus marquée à l’engraissement. On a supposé que ce fait serait dû au ralentissement apporté à l’hématose par les lésions qui déjà se sont emparées du poumon. C’est là une explication physiologique qui nous paraît hasardée aujourd’hui. On s’accorde maintenant à reconnaître que, loin de se faire exclusivement dans le poumon, ainsi que le croyait Lavoisier, la combustion des matières hydro-carbonées a lieu dans tous les organes de l’économie. Voici d’ailleurs en quels termes s’exprime M. Reynal au sujet de ce prétendu engraissement :

« Que les bêtes bovines sous le coup de la phthisie commençante puissent encore engraisser, cela n’est nullement douteux. Mais qu’elles y soient plus aptes, rien n’est moins démontré.

« N’est-ce pas, a priori, et par suite d’une fausse conception physiologique, que l’on a émis cette idée ?

« On s’est dit, quand on croyait que le poumon était le foyer de combustion, celui-ci étant en partie détruit, il fonctionne moins activement ;