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on sait, est fort discret. Des renseignements directs, nulle part, pour aucun d’eux ; indirects, çà et là, pour un ou deux. Quand Yima perce la terre de sa lance d’or et lui dit : « amicalement, ô Çpentn-ârmaiti, avance, étends-toi^^1 » ; l’on voit aussitôt, sans qu’il soit besoin de la tradition, que Çpeyiia-âruiaiti est le génie de la terre. Pour Haurvatâ^ et Ameretâ^ rien de pareil ; nul texte qui énonce leurs attributs ou les fasse entendre ; il ne suffit point, pour nous les faire connaître, de répéter une dizaine de fois : « J’invoque Haurvatà^ et Ameretâ^ », y joignît-on la variante : « J’invoque Haurvatà^, pur, maître de pureté ; j’invoque Ameretât, pur, maître de pureté^^2 ». La tradition heureusement en sait ou du moins en dit plus long que le rituel :

Avirdâdanâmânam aynaram, dit la traduction sanscrite du Yaçna^^3, apâm patim ; c.-à-d. Avirdâda^^4, amshaspand, maître des eaux ;

Amirdâdanâmânam amaram, vanaspatînâm patim ; c.-à-d. Amirdâda, amshaspand, maître des arbres.

Demandons aux Patets^^5 les crimes que l’on peut commettre envers Khordâd et Amurdâd^^6 nous apprendrons par cela même ce qu’ils sont.

Je me repens, dit le Patet Irânî, « de tout péché que j’ai commis à l’égard du Ciel contre l’Amschaspand Khordad, à l’égard

1. Hô imâm zâm aiwishwa ? çuwraya zarauaênya…. : fritha çpeñta ârmaitê fraca shava. — Vendidad II, 32.

2. Yç. 17, 17 ; 70, 57, etc.

3. Nériosengh I, 5.

4. Haurvatât est devenu en pehlvi Khordat et en parsi Khordâd. Nériosengh emploie constamment Avirdâda , forme phonétiquement inexplicable. Si l’on ne savait d’ailleurs que sa traduction sanscrite a été faite sur un original pehlvi, cette forme en serait, je crois, une preuve matérielle. Le pehlvi n’ayant qu’un seul caractère pour rendre kk et a,oetv et souvent t et d, il s’ensuit que le groupe pehlvi qui représente le mot khordâd peut aussi bien se transcrire av-rd-d que KHORi)-T. Avirdâda est une forme vocalisée du premier groupe, et Nériosengh l’a choisie parce qu’elle avait l’avantage d’être symétrique à Amirdâda ; c’est donc la transcription d’une écriture et non d’une prononciation. L’â a été amené par celui de amirdâda et par celui de l’original haurvatât que Nériosengh lit hauravatât (17, 17).

5. « Le mot Patet signilie proprement repentir. Les Patets sont des confessions qui spécifient tous les péchés que l’homme peut commettre ». Anquetil, Zend-Avesta, II, 28. C’est le zend paitita, littéralement retour.

6. Forme parsie du mot Ameretât.