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LA CHAUMIÈRE

il est pénétré. Les enfans poussent par intervalle des gémissemens qui nous déchirent le cœur. En ce moment une mère éplorée et saisie de la plus affreuse angoisse, présente le sein à son enfant languissant ; mais ce sein dessèché par le manque d’alimens, n’offre plus rien qui puisse appaiser la soif de l’innocent qui le presse en vain. Ô nuit épouvantable ! quelle plume pourra jamais peindre cet affreux tableau ! Comment décrire toutes les souffrances, les mortelles alarmes d’un père, d’une mère, à la vue de leurs enfans entassés et expirant d’inanition dans un petit Canot que les vents et la rage des flots menacent d’engloutir à chaque instant. Nous avons tous devant les yeux le spectacle d’une mort inévitable ; chacun s’efforçant de se résigner à son malheureux sort, adresse des vœux au Ciel. Les vents grondent avec plus de fureur ; les flots se sou-