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pas s’embarrasser de notre famille. Je dois dire néanmoins qu’on nous apprit enfin que l’officier, qui commandait le Canot-Major, avait reçu l’ordre de nous y recevoir ; mais comme il était déjà très-éloigné de la Frégate, nous eûmes la certitude qu’on nous avait abandonnés. Mon père héla le commandant de cette embarcation ; mais il continua sa route, en prenant le large. Un moment après, nous aperçûmes dans les vagues une petite nacelle qui paraissait vouloir revenir auprès de la Méduse ; c’était la Yôle. Lorsqu’elle fut arrivée près de nous, mon père supplia les matelots qui la conduisaient, de nous recevoir à leur bord, et de nous conduire au Canot-Major, où notre famille devait être placée. Ils s’y refusèrent. Mon père, armé d’un fusil qu’il trouva par hasard sur le pont de la Méduse, fut forcé d’employer les menaces, et jura d’immoler quiconque s’opposerait à notre embar-