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AFRICAINE.

mais il n’ose frapper celui que le vin a rendu furieux. Des cris perçans mêlés à des gémissemens lugubres se font entendre : c’est le signal du départ.

Le 5, à six heures du matin on fit embarquer une grande partie des militaires sur le Radeau qu’une large nappe d’écume couvrait déjà. On défendit expressément aux soldats de prendre leurs armes. Un jeune officier d’infanterie dont le cerveau paraissait fortement affecté, se mit à cheval sur les bastingages de la Frégate ; et là, armé de deux pistolets, il menaçait de tirer sur quiconque hésiterait à descendre sur le Radeau. À peine quarante hommes y furent descendus, qu’il s’enfonça au moins de deux pieds dans l’eau. Pour faciliter l’embarquement d’un plus grand nombre de personnes, on fut obligé de jeter à la mer plusieurs barriques de provisions qu’on y avait placées la veille. Ce fut ainsi que cet officier furieux parvint