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AFRICAINE.

leur que je sens ne devrait-elle pas me faire suivre mon père au tombeau ? Il fallut employer la force pour nous arracher de ce lieu d’horreur et d’effroi. Madame Thomas nous entraîna chez elle, pendant que nos amis s’occupaient des funérailles de notre malheureux père. Je restai long-tems sans connaissance. Quand j’eus repris mes sens, mon premier soin fut de prier les personnes chez lesquelles nous étions, de faire porter le corps de mon père à l’île de Safal, pour être déposé, selon ses intentions, auprès des restes de son épouse. Des amis l’y accompagnèrent. Quelles heures après le départ du convoi funèbre, le Gouverneur Sch… se reprochant sans doute l’abandon dans lequel il nous avait laissés pendant si long-tems, donna ordre qu’on prit soin des restes de notre infortunée famille ; il se rendit lui-même chez M. Thomas ; sa présence me fit