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AFRICAINE.

nés ; je vais mourir, mais je vous laisse sous la protection de mes amis qui ne vous abandonneront point. N’oubliez jamais les obligations que vous avez déjà à M. Dard ; le Ciel vous aidera ; Adieu, je vais vous dévancer dans un meilleur monde ». Ces paroles prononcées avec effort, furent les dernières qu’il proféra. Il tomba aussitôt dans un état d’agonie. Tous les médecins de la colonie sont appelés, mais les remèdes qu’ils prescrivent, ne produisent aucun effet. L’agonie dura plus de six heures, pendant lesquelles nous flottâmes entre l’espérance et le désespoir. Ô nuit horrible ! Nuit de deuil et de désolation ! Qui pourra jamais décrire les angoisses, les tourmens et tout ce que l’infortunée famille Picard ressentit pendant ta durée. Mais l’instant fatal approche ; le médecin qui s’en apperçoit, sort : je le suis, et cherchant encore à me faire illu-