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AFRICAINE.

de mon père à bord du brik le Vigilant, sur lequel il était embarqué en rade de Saint-Louis, il avait obtenu de descendre à terre pour le venir voir et lui offrir quelques secours ; après quoi il nous quitta en nous promettant de revenir le lendemain.

Vers le milieu de la nuit (c’était le 15 août 1819), il me sembla que mon père voulait me parler ; je m’approchai de lui, et le voyant pâle et l’œil égaré, je détournai la tête pour lui cacher des pleurs que je ne pouvais retenir ; mais s’étant apperçu de mon trouble, il me dit d’une voix mourante ; « Pourquoi tant t’affliger, mon enfant ! Ma dernière heure approche, je ne puis l’éviter ; réunis donc toutes les forces de ton âme pour supporter ma mort avec courage. Ma conscience est pure, je n’ai rien à me reprocher ; je mourrai en paix, si tu me promets d’élever les jeunes en-