sions lui arracher une seule parole. Enfin, sur les six heures du matin, le médecin arriva et fut fort surpris d’apprendre la mort de la jeune Laure ; il s’approcha de mon père qui était comme insensible à tout ce qui se passait autour de lui, et l’interrogea sur l’état de sa santé. « Je me porte bien, répondit mon père, je veux retourner à Safal ; car je m’y trouve mieux qu’ici ». Le médecin lui représenta que son état et celui de ses enfans ne lui permettaient pas de s’éloigner du Sénégal ; mais il fut inflexible. Voyant que rien ne pouvait le décider à rester à Saint-Louis, je me levai quoi que très-faible, et je fis chercher des nègres et un canot pour conduire toute notre famille à Safal. Pendant ce tems, un de nos amis s’occupait de faire inhumer le corps de notre jeune sœur ; mais mon père ne voulut pas qu’elle fût enterrée ailleurs que dans son île. Il fut
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LA CHAUMIÈRE