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LA CHAUMIÈRE

sait des torrens de larmes à la vue de ses enfans expirans.

Cependant, la maladie empirait tous les jours dans notre famille ; ma jeune sœur se trouvant plus mal, M. le docteur Quincey la vit et prescrivit tous les remèdes qu’il crut nécessaires pour la soulager. Vers le milieu de la nuit, cet enfant se plaignit d’un grand mal de ventre ; après avoir pris ce que le médecin avait ordonné, elle s’assoupit, et nous la crûmes endormie. Ma sœur Caroline qui passait les nuits à nous veiller malgré son état de faiblesse, profita du moment de ce prétendu sommeil, pour prendre elle-même un peu de repos. Quelque tems après, elle voulut voir si la petite Laure dormait encore ; et levant le voile qui la couvrait, elle jette un cri perçant ; je m’éveille à ce cri lugubre, et ma sœur d’une voix tremblante me dit : Hélas ! Laure est morte ! Mes sanglots éveillent