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AFRICAINE.

frais et trois bouteilles de vin qu’une personne généreuse nous avait donnés. Le dimanche suivant, nous nous attendions à voir arriver notre père, mais un orage affreux qui gronda pendant toute la journée, nous priva de ce plaisir. Néanmoins nous recevions de ses nouvelles tous les deux jours, et elles étaient toujours satisfaisantes.

Vers les premiers jours d’août 1819, le meilleur ami de mon père (M. Dard), qui, dès le commencement de nos infortunes, nous avait tendu une main secourable, vint nous annoncer son prochain départ pour la France, et nous faire ses adieux. Nous le félicitâmes sur le bonheur qu’il avait de pouvoir quitter le triste pays du Sénégal. Après nous être entretenus quelques moments de notre malheureuse situation, et du peu d’espoir que nous avions d’en sortir, cet homme sensible sentant couler ses larmes