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LA CHAUMIÈRE

De cette manière, nous échappâmes aux regards curieux et malins de plusieurs jeunes gens qui n’avaient pas encore été à l’école du malheur. Nous apprîmes alors qu’on nous désignait au Sénégal, sous différens noms, les uns nous appelaient les Solitaires de l’île de Safal, les autres, les Éxilés en Afrique.

Le lendemain, mon père loua un appartement dans la maison d’un de ses anciens amis (M. Valentin). Après le déjeûner nous remerciâmes nos hôtes, et nous allâmes occuper notre logement. Il consistait en une grande chambre, dont les croisées donnaient sur un terrain rempli de cases délabrées. Aussi dès la première nuit, nous eûmes une si grande quantité de moustiques, que nous croyions être encore à Safal. Le jour suivant, mon père voulut retourner à sa plantation : ce fut en vain que nous lui représentâmes le danger auquel il allait s’ex-