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AFRICAINE.

venaient se heurter avec un mugissement épouvantable contre notre navire. Je ne sais quel pressentiment du malheur qui nous menaçait, m’avait fait passer la nuit précédente dans les plus cruelles inquiétudes. Dans mon agitation j’étais montée sur le pont, et je contemplais avec une espèce d’horreur la Frégate qui volait sur les eaux. Les vents poussaient nos voiles avec une violence extrême ; on entendait craquer de tous côtés, et cette grosse masse de bois semblait vouloir se fracasser à chaque coup de lame qu’elle recevait dans ses flancs. En regardant un peu au large j’apperçus sur la droite, et très près de nous, tous les autres bâtimens de notre expédition. Cette vue me rassura beaucoup ; sur les dix heures du matin, les vents changent de direction. Aussitôt un cri effrayant, du moins pour les passagers qui comme moi n’y étaient point accoutumés, se fait entendre ; tout l’équi-