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LA CHAUMIÈRE

tonniers avaient été ajoutés à la plantation, lorsque nous fûmes dérangés de nos travaux par la guerre survenue entre la colonie et les Maures. Nous apprîmes qu’une partie de leurs troupes étaient à l’île de Bokos située à peu de distance de la nôtre. On nous dit que des marchands arabes et des Maraboux (prêtres musulmans) qui allaient ordinairement au Sénégal pour affaires de commerce, avaient été arrêtés par les soldats français. Dans la crainte que les Maures ne vinssent dans notre île et ne nous fissent prisonniers, nous résolûmes de nous rendre au chef-lieu de la colonie et d’y demeurer jusqu’à ce que l’orage fût passé. Mon père fit transporter tous nos effets dans la maison du Résident de l’île de Babaguey, après quoi nous quittâmes notre chaumière, et l’île de Safal. Tandis que le nègre Étienne conduisait péniblement le Canot qui portait notre fa-