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LA CHAUMIÈRE

je fus éveillée par un bruit sourd qui se faisait entendre à l’extrémité de la grande chambre. J’écoute attentivement, bientôt ce bruit redouble ; et j’entends distinctement notre chien qui grondait, j’entends aussi une espèce de rugissement semblable à celui du lion : saisie de la plus grande frayeur, j’éveille ma sœur Caroline, qui comme moi, pense qu’une bête féroce s’est introduite dans notre chaumière. À l’instant, notre chien se met à pousser des aboiemens effroyables, l’autre animal lui répond par un rugissement sourd, mais affreux ; tout ce vacarme se passe dans le cabinet de mon père ; nos sens sont glacés ; les enfans s’éveillent et viennent se précipiter dans nos bras ; mais aucun de nous n’ose sortir pour appeler le nègre Étienne à notre secours. Enfin, ma sœur et moi, nous nous décidons à aller voir ce qui pouvait causer tant de bruit. Ma sœur prend