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LA CHAUMIÈRE

chaumière, des miaulemens semblables à ceux d’un chat, mais beaucoup plus forts. Aussitôt mon père se leva, et malgré nos prières et nos craintes, il sortit armé de son épée et de son fusil, dans l’espoir de rencontrer l’animal dont les cris affreux nous remplissaient d’effroi ; mais la bête féroce ayant entendu du bruit auprès de la petite colline où elle était, fit un saut, passa par dessus la tête de mon père et disparut dans le bois. Mon père revint un peu effrayé de la hardiesse et de l’agilité de l’animal, et il remit sa chasse à la nuit suivante. Le lendemain au soir, il fit venir quelques nègres de l’île de Babaguey, qu’il réunit à ceux qui nous restaient, et s’étant mis à leur tête, il crut qu’il reviendrait bientôt avec les dépouilles du tigre. Mais l’animal carnivore ne reparut pas cette nuit-là ; il se contenta de faire entendre ses miaulemens lugubres au milieu du