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AFRICAINE.

marine, qui écrivit à M. le Gouverneur du Sénégal, pour qu’il donnât à mon père un emploi quelconque dans l’administration de la colonie. Mais soit que cet ordre restât long-temps dans les bureaux du ministère, soit que le Gouverneur du Sénégal ne jugeât pas à propos de nous communiquer cette heureuse nouvelle, nous ne connûmes l’ordre du ministre qu’après la mort de mon père, c’est-à-dire, après plus de quinze mois de sa date.

Lorsque mon père eut rendu ses comptes et installé son successeur dans le greffe de la colonie, il me représenta qu’il ne fallait plus penser qu’à nous retirer dans son île de Safal, pour la cultiver nous mêmes ; il me persuada que notre plantation suffirait seule à tous nos besoins, et que le bonheur et la tranquillité de la vie champêtre, nous feraient bientôt oublier et nos ennemis et nos disgrâces