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LA CHAUMIÈRE

montre sous un aspect sauvage et aride ; partout les sédimens d’une terre déserte et brûlée s’offrent à vos yeux, et ce n’est qu’à force de soins et de travaux assidus, qu’on peut tirer quelques productions de cette terre ingrate. Tous les cotonniers que mon père avait semés dans son île de Safal, avaient été dévorés par les bestiaux pendant son absence : il n’en retrouva pas un seul pied. Il se proposa dès lors de recommencer les premiers défrichemens. Après avoir parcouru l’île de Safal, nous allâmes dîner à l’habitation de M. Artigue, située sur l’île de Babaguey, où nous passâmes le reste de la journée ; le soir nous revînmes à la ville du Sénégal. Quelques jours après cette promenade, mon père voulut essayer, si les plantes dont son île était couverte, seraient propres à faire de la potasse. Il s’arrangea avec un habitant du Sénégal, qui lui loua des nègres et un canot, pour le trans-