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LA CHAUMIÈRE

notre reconnaissance au généreux commandant du Brick, mais il prit aussitôt le large et s’éloigna. Nous nous mîmes à défoncer les barriques qui contenaient nos petites provisions ; on en fit la distribution, et chacun de nous eut un biscuit, environ un verre de vin, un demi-verre d’eau-de-vie et un petit morceau de fromage. Des coquillages, que nous ramassâmes sur le rivage de la mer, nous servirent de gobelets. Chacun but sa ration de vin d’un seul trait ; l’eau-de-vie même ne fut point dédaignée par les Dames. Cependant pour mon compte, préférant la quantité à la qualité, j’échangeai ma ration d’eau-de-vie contre du vin. Décrire quelle fut notre joie en prenant ce repas, est chose impossible. Exposés aux rayons brûlans d’un soleil vertical ; épuisés par une longue suite de souffrances ; privés pendant long-temps de toute espèce de liqueurs spiritueuses,