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LA CHAUMIÈRE

la mer. Aussitôt nos ânes fatigués d’une longue course à travers les sables, coururent se coucher dans les brisans, sans que nous pussions les retenir. Ce petit accident fut cause que plusieurs de nous prirent un bain dont ils se seraient volontiers passés ; moi-même, je fus froissée sous mon âne au milieu des flots, et j’eus beaucoup de peine à sauver un de mes jeunes frères que les vagues entraînaient. Mais en définitive, comme cet accident n’avait rien eu de bien fâcheux, on rit, et nous nous remîmes en route, les uns à pied et les autres sur leurs ânes capricieux. Vers dix heures, nous apperçûmes un navire à la mer. On attacha desuite un mouchoir blanc au bout d’un fusil, on l’agita en l’air, et bientôt nous eûmes la satisfaction de voir qu’on nous reconnaissait. Ce navire s’étant approché assez près de la côte, les Maures qui étaient avec nous, se je-