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un peu de soulagement. Nous mouillâmes tout près de la côte ; et quoique mourant de faim chacun dormit d’un sommeil assez tranquille. Le lendemain 8 juillet, dès le point du jour, nous reprîmes la route du Sénégal. Peu de temps après, le vent tomba tout à fait et nous eûmes un calme plat. On essaya d’aller à la rame, mais les forces étaient épuisées. Une quatrième et dernière distribution fut faite, et en un clin d’œil nos dernières ressources furent consommées. Nous étions quarante-deux personnes qui venions de faire un repas avec six biscuits et environ quatre pintes d’eau ; il ne nous restait plus aucune espèce de provisions. Le moment était donc venu de se décider, ou à périr dans les parages qui défendaient l’approche du désert, ou à mourir de faim en continuant notre route. La majorité préféra ce dernier genre de supplice. Sur-le-champ nous nous re-