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Une difficulté se présente à l’égard de la préposition grecque qui suit le mot βαπτίζω, baptiser, – qu’il est impossible de résoudre d’une manière satisfaisante soit en français soit en allemand : c’est pourquoi nous attirons ici l’attention du lecteur sur cette expression. On est baptisé είς, on est attaché à quelque chose, on s’y adjoint, on la rallie, on y adhère à une personne par le baptême. – Ainsi on est baptisé είς la mort de Christ – είς Christ lui-même, et encore είς Moïse – είς la rémission des péchés ; – le είς exprime le but proposé dans le baptême. On a voulu dire « baptiser dans sa mort », mais on ne saurait dire baptiser en Christ ou en Moïse : – aussi « dans sa mort » n’est-il pas le sens. – Nous avons dit « pour », mot qui n’est pas tout à fait satisfaisant dans le cas de « baptisés pour Moïse », mais dont on peut se servir partout de manière à donner l’idée la plus exacte du mot είς.

Il existe encore une forme d’expression dans le grec, qui exige quelques mots, le sens étant difficile à représenter en français. Je veux parler de l’emploi de l’article devant les mots πλοῖον ὄρος οἶϰος – littéralement, la nacelle, la montagne, la maison. L’expression, « il est à la maison », et la locution suisse de « à la montagne », présentant le même idiotisme en français : – « la maison » dans cette phrase ne signifie pas une maison en particulier, mais « chez lui », « pas dehors » ; de même « à la montagne », en Suisse, signifie « dans les montagnes en général, en contraste avec la plaine. Nous sommes convaincue que l’emploi de l’article dans les locutions dont nous parlons : « la maison, la nacelle, la montagne, » est le plus souvent celui que nous venons de signaler : il était sur la montagne, non pas dans la plaine ; sur une nacelle, non pas sur la terre ferme ; dans la maison et pas dehors. Nous craignons d’avoir quelquefois manqué à