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graces au Ciel encore aſſés de Logique pour ne pas conclure du particulier au général ; je ne proſcris point des profeſſions utiles & reſpectables à cauſe des abus qu’on en peut faire.

La friponnerie de Furetiere ne me rend point l’Académie ſuſpecte.

L’impertinence de Diogéne, ni vôtre Ciniſme maladroit, ne m’empêcheront pas de regarder les Socrates, les Platon, les Moliére, les Montagnes, les Monteſquieu, les Mirabeau, comme les amis des hommes, & les organes de la raiſon, de la ſageſſe & de la vérité.

Des Théologiens prétendus, des Hérétiques aveugles ne m’empêcheront pas d’admirer les lumieres & le zele des Peres ni l’Éloquence pénétrante & ſainte des Bourdaloue, des Boſſuet, des Flechier, des Maſſillon.

L’apoſtaſie de Sergius, l’hipocriſie, l’ambition, la cruauté de Cromwel ne me feront point voir des factieux dans des Religieux ſcrupuleux obſervateurs de leurs regles.

Je ne verrai point des Uſurpateurs futurs dans les Reformés du Roiaume de France : leur zele patriotique, la pureté de leurs mœurs, leur valeur éprouvée à laquelle le Roi vient d’accorder les honneurs militaires, que leurs opinions les empêchoient ci-devant de partager : tout cela me les fait voir tels qu’ils ſont, d’honnêtes gens & de bons citoiens.

Je ne vois pas non plus des Murſius, des Pétrone, des Ovide, des Martial dans tous nos Écrivains.