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Victoria était une fille qui ne pensait pas comme tout le monde, et son imagination ardente devait donner aux choses la couleur qui la frappait, plutôt que celle de la vérité.

Bérenza venait d’éveiller dans son sein, des sensations qui, endormies jusqu’alors, ressemblaient, dans leur inactivité, au sommeil du lion ; il ne fallait qu’un léger aiguillon pour les exciter. Victoria avait toujours regardé l’union séduisante, et en apparence heureuse, de sa mère avec Adolphe, avec un certain sentiment dont elle ne pouvait se rendre compte ; mais quand Bérenza la distingua, lorsqu’il s’adressa à elle avec le langage de l’amour, cela lui fit découvrir que ce sentiment était celui de l’envie, et du désir ardent de se trouver dans la même situation