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cette infortunée jeune personne, il en aurait fait sa femme par calcul ; c’est-à-dire que, fort du pouvoir qu’il se croyait sur le cœur humain, il eût espéré de la rendre ensuite telle que le demandaient ses désirs. D’abord, travaillant à diminuer son orgueil, il eût entrepris de transformer cette humeur impérieuse en noblesse et dignité ; il eût de même corrigé ses autres imperfections. Hélas ! Bérenza ne savait pas, tant l’homme qui se croit si savant sur les autres s’ignore lui-même, que c’était la taille pleine d’élégance et l’air animé de Victoria, qui lui faisait avoir de son caractère une idée si flatteuse. Elle avait à cette époque près de dix-sept ans, et Bérenza trente-cinq. L’air de celui-ci était majestueux, et ses traits, quoiqu’an-