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Les circonstances contribuèrent, au contraire, à rendre le bonheur des jeunes époux durable. Le tems n’avait pas encore mis le caractère de Laurina à l’épreuve : elle possédait un mari dont l’ardent amour ne souffrait aucune altération ; nulle tentation ne s’était encore offerte à elle ; il ne lui était donc pas difficile de demeurer vertueuse ; et comme, à l’appui d’un nombre d’années, sa raison vint approuver le choix d’une passion enfantée dans l’étourderie de la jeunesse, elle continua d’aimer comme époux celui qu’elle avait accepté indiscrètement comme amant.

Deux enfans nés aussitôt leur mariage en furent les seuls fruits, et la tendresse la plus aveugle accompagna leurs premiers pas dans la vie ; on en fit, en propre terme, des