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Adolphe, à quoi bon lui laisser le cofre ? pourriez-vous, Laurina, passer votre vie à tromper votre mari, en lui persuadant qu’il possède un bien qui ne lui appartient plus ? — Laissez-moi, cruel, s’écriait-elle dans le délire. Vous osez m’humilier après m’avoir perdue ; ah ! laissez-moi, fuyez ma présence à jamais ; je veux rester ici, j’y veux mourir ; et puisse le tourment que j’endure, expier un crime dont je connais toute la noirceur.

Adolphe vit qu’il avait été trop loin : il employa alors toute l’éloquence et le ton flatteur dont il s’était servi pour amener la destruction du bonheur conjugal. Les larmes et les gémissemens ne l’intimidèrent point ; et son plan demandant une persévérance d’autant plus soutenue qu’on