Page:Dacre - Zofloya, tome 1.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tremblement qui agitait son corps, si par hazard il touchait sa main ou ses vêtemens, tout était remarqué de la marquise, et commençait à faire sur elle une funeste impression ; cependant son âme était encore pure : aucune pensée de trahir son mari ne l’avait souillée… car les atteintes d’une passion criminelle sont tellement graduelles et insensibles, que Laurina eût frémi à la certitude de sentir pour Adolphe quelque chose de plus que l’intérêt de la simple amitié.

Un soir qu’elle se promenait d’une manière pensive dans une allée de son jardin, le comte se présenta soudain à ses regards : ce n’était point le hasard seul qui avait part à cette rencontre : au moment même il faisait d’elle le sujet de ses pensées ; quelqu’espérance de la voir l’avait