Page:Dacre - Zofloya, tome 1.djvu/214

Cette page a été validée par deux contributeurs.

convaincu de leurs raisonnemens. Je lui offris ma main qu’il repoussa avec humeur ; et bientôt après, il quitta Venise. Depuis cette époque, je n’avais vu que rarement Mathilde, et jamais je n’ai pu prendre sur moi de la regarder comme une maîtresse. Une femme, pensai-je, qui s’est rendue infidelle envers un amant sincère et dévoué, m’abandonnera également pour tout autre qui séduira son cœur volage. Cependant Mathilde voulait à toutes forces me captiver, et je m’étais vu plusieurs fois exposé à des accès d’amour et de fureur qu’elle pensait propres à me retenir, et qui me devenaient infiniment désagréables. Elle avait juré, dans sa frénésie, que mon insultante froideur, qu’elle disait supporter avec patience, me vaudrait la mort,