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dont la nature ait jamais avantagé un homme, pour le malheur des autres, possédant tous ces talens séduisans qui peuvent le rendre le plus dangereux ou le plus aimable de son sexe, il employait ces qualités rares comme ferait le démon qui prendrait la forme d’un ange pour captiver les cœurs ; cependant le séducteur le plus déterminé se lasse à la fin de ses conquêtes. Adolphe, après avoir contenté ses passions et laissé jouir sa vanité, tombait dans l’ennui et le dégoût : méprisant tout ce qu’il avait possédé, dédaignant ces femmes dont les caresses avaient enchanté momentanément ses désirs, sans jamais toucher son cœur ; il quitta Paris, le foyer de ses vices et de sa prodigalité, et partit rassasié de tout, espérant que le changement