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L’entreprenante Victoria commença craindre de se voir réduite à passer une autre nuit sans gîte. Cette crainte n’était pas propre à soutenir son courage. Cependant elle préférait ce malheur au danger de s’exposer à se faire connaître de quelques personnes qui l’avaient vue autrefois. Elle alla donc se placer sous un portique, et la tête posée sur ses deux mains, elle se mit à réfléchir de la manière la plus sombre. La faim et la fatigue ajoutaient à l’abattement de ses esprits. Soudain une voix s’adressa à elle. « Suivez-moi, lui dit-on. » Victoria leva la tête, mais ne vit personne ; elle se cacha de nouveau le visage et continua de penser.

« Levez-vous, lui dit la même voix. » Elle se leva brusquement.