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tait pourvue la veille, firent son déjeuner, et elle mangea en marchant ; son envie était de se voir hors du bois. Après deux heures de marche, elle trouva un petit sentier qu’elle espéra en être la fin. Allégée par cette idée, elle le franchit au plus vite ; et apercevant au bout un long canal bordé de peupliers et d’acacias, Victoria, en le regardant, se jetta presque désespérée sur ses bords.

— Ô, mon dieu ! s’écria-t-elle, combien donc dois-je encore faire de chemin ? pas une gondole sur ce triste canal ! où peut-être il n’en passe jamais !… Retourner sur mes pas serait me perdre… eh bien ! je mourrai ici.

Elle s’était appliquée la face contre terre, en la soutenant faiblement de ses mains. Un vent frais sifflait à